TW - Là où il est question d'agression Image par Juanita de Paola de Pixabay Montréal ouvrier, fin des années soixante. Des nuages poussiéreux saluent mes pas pressés. Quelques rares brins d’herbe s’attachent à mes semelles. Mille pieds carrés de mottes de terre séchées sous le soleil déjà trop lourd de ce jour de juillet. J’ai hâte de retrouver mes amis dans ce fond de cour mal entretenue, royaume dans lequel je suis admise de plus en plus souvent. Cette cour, c’est un écosystème changeant d’hôtes selon les déménagements, vivotant au gré des embauches et du chômage. La lumière de l’astre m’aveugle, trop blanche, trop chaude. Mes doigts potelés, collants de bonbons fondus mêlés de sueur, remontent le bas blanc, glissé sur ma peau bronzée. Des traînées rose limette s’y étalent, la rendant vivante enfin, barbouillée d’une joie innocente, de la même couleur que les rubans qui retiennent mes cheveux.. Moment magique. Heureuse, je tourne sur moi-même. Liberté soudain
Image par Willgard Krause de Pixabay Il était une fois une maison abandonnée, à l'orée de la forêt. Personne n'y met les pieds depuis belle lurette, on la dit "poisonné", et je n'oserai pas aller vérifier, au cas où! On ne sait même plus à qui elle appartenait, avant ce poisonnement malencontreux, ni même ce qui causa ce triste sort.Mais je l'aimerais bien cette maisonnette quand même, elle serait parfaite pour moi. Il faudrait y envoyer un volontaire, quelqu'un possédant un souhait de mort subite, une détresse bien profonde et bien enracinée dans son âme grise souffreteuse, une douleur incurable à jamais parce que l'âge, la décrépitude, les os cramés, le foie verdi. Quelqu'un pour qui l'arrêt de vie signifie une délivrance. Ça existe, oui,... Il y a même des gens qui vont chez le médecin pour accéder à ce souhait ultime et mettre fin à leur séjour chez les vivants. Tenez, la vieille mère Fourasse, celle qui sent la poussière et le c